Un militant presque désabusé

Camille – 44 ans, barbe de trois jours grisonnante et crâne rasé – est présent depuis la première heure, pour soutenir des proches et pour la convergence des luttes : « … un projet un peu émancipateur, qualifié parfois d’extrême gauche – mais j’ai plutôt envie de dire de gauche -, anti-capitaliste, anti-domination […] Faudrait pas que ce qui se joue ici soit en opposition flagrante avec tout ça, car sinon ça s’appelle de la récupération ! »

 Né au Kurdistan turque, cet enseignant chercheur a toujours été militant ; souvent politisé. Aujourd’hui, il craint que le mouvement ne perde de son essence, flirte avec la démagogie et le populisme, pour ne devenir finalement qu’un événement festif.

« Ce qui est déjà pris et je suis super content, c’est que ça occupe une place dans le champ politico-médiatique […] Mais une de mes inquiétudes c’est l’Assemblée populaire qui, contrairement aux apparences, n’est pas une reprise en main collective, mais qui a tous les atouts de la « dépossession » collective […] Le format où tu as des interventions de 2/3 minutes, où tu as un fétichisme formel sur le vote, où il n’y a pas de débat contradictoire, moi je ne suis pas sûr que ce soit des formes de délibérations collectives très pertinentes. »

 Empêcheur de tourner en rond, avec l’air de celui qui veut encore y croire, Camille prône plus les échanges en petits groupes : « … un espace un peu à taille humaine où l’on peut s’interrompre sans se brailler dessus comme dans une discussion avec des amis ! »

Samedi 16 avril 2016 #47mars, La Fille.

 

Crédits photos:

  • Militant: Gazette Debout

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *